Stéphane Godinot : "le club m'aide à apaiser la douleur"

Publié le par © Fredrun

Ce n’est pas un habitué des podiums. Il ne truste pas non plus les récompenses et ne cherche pas à exploser tous les chronos. Pourtant il gagne. Oui Stéphane Godinot gagne à être connu ! Son naturel, son enthousiasme débordant et sa joie de vivre en font quelqu’un d’attachant. Pourtant la vie ne lui a pas toujours souri, loin de là ! Mais Stéphane s’est toujours relevé. Ou plutôt la course à pied, salvatrice, l’a aidé à se relever. Entretien !

 

Aurais-tu imaginé un jour prendre autant de plaisir à courir ?
Pas du tout ! Je suis né avec un rein gauche malade (néphrectomie) et j’ai été opéré à l’âge de 9 ans. Ce n est pas évident comme handicap car tu dois constamment prendre soin de ton unique rein, vérifier qu’il va bien, faire des examens tous les six mois, s’efforcer à beaucoup boire… C’est pesant mentalement, mais après quand tu te connais bien, tu acceptes d’en parler. Courir avec un seul rein, pour moi ça tient de l’exploit ; dans le passé, bien avant l’athlétisme, je n’aurai jamais imaginé en être capable.

Alors courir, c’est venu comment ?
En fait, je suis un ancien gros fumeur ! J’avais envie d’arrêter alors mes collègues de travail ainsi que mes proches m’ont conseillé de faire un sport afin de réduire puis d arrêter définitivement. Alors, en 2014, je me suis mis à courir.

Quelques mois plus tard, tu as couru ton premier marathon. Un exploit à plus d’un titre…
Effectivement. C’était à Paris, en avril 2016. Quelques mois avant, j’avais perdu ma fille, à la suite d’une interruption médicale de grossesse. Ce fut une épreuve très difficile et je me suis réfugié dans la course à pied. Le marathon, c’était en l’honneur de ma fille. Je m’étais fait la promesse d’aller jusqu’au bout ; ce que j’ai fait après 4h56 d’effort.

Tu démontres une belle force de caractère…
Oui, la course m’a renforcé. Et dans les moments difficiles, lorsque je suis blessé ou même découragé, je me dis toujours qu’il faut que je regarde derrière moi le chemin parcouru en me demandant : "et si tu n’avais pas fait tout ca, que serais tu devenu ?" Je pense que lorsque l’on a des périodes de faiblesse, c est bien de faire le point, de prendre le temps de mesurer d’où l’on vient pour mieux repartir.

Depuis quand es tu a l'EACPA ?
J’ai intégré le club en février 2017, d’abord dans le groupe loisirs (Gérard et Jean-Pierre) et un an plus tard celui de Philippe Favreau pour y pratiquer de la piste. J’apprends beaucoup, sur les techniques d’entrainement et la récupération notamment. Je parage de bons et enrichissants moments au contact de mes partenaires, leurs encouragements que ce soit en entrainement ou lors de courses me font beaucoup de bien. Je suis vraiment très fier et très heureux d’être dans ce club qui me permet aussi d’apaiser la douleur de la perte de mon enfant.

Comment concilies tu vie pro/perso et sport ?
Je travaille chez Peugeot Vauban automobile comme homme d’entretien de locaux. Je débute à 8h30 et termine à 16h45, ce qui me permet de suivre les séances du groupe. Mais il arrive parfois que je dois mettre de côté l’athlétisme afin d’aider ma compagne, celle ci ayant aussi des soucis de santé...

Ton plus beau souvenir et le moins bon ?
Mon plus beau souvenir est d avoir été sur la troisième marche du podium aux Lifa Ile-de-France master a Fontainebleau (2018).  Là, j’ai constaté que les heures d’entraînement finissent par payer. Ma plus grosse déception est de ne pas pu faire les régionaux de cross a Clamart cette année en raison d’une tendinite. C’est difficile à accepter au début mais j’ai fini par digérer.

Dernière question : quels sont tes objectifs pour la saison estivale à venir ? A plus long terme ?
Pour la saison estivale en cours, je prévois de faire les Lifa Ile de France master a Bonneuil sur Marne en mai et sans doute de faire d’autres meetings.  En parallèle, je pense préparer le meeting international de Nivelles (Belgique), un projet que je souhaiterais voir aboutir... Et puis je souhaite continuer à progresser sur piste (1500m), sur route (10 km ) et sur cross. Et pourquoi pas gagner des médailles !

C'est tout le mal qu'on lui souhaite !

Stéphane Godinot : "le club m'aide à apaiser la douleur"
Stéphane Godinot : "le club m'aide à apaiser la douleur"
Stéphane Godinot : "le club m'aide à apaiser la douleur"

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S
Très bel article, très intéressant. Je reviendrai me poser chez vous. A bientôt.
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